Le gouvernement a créé une cellule militaire pour surveiller les opposants à l’agro‑industrie
Le gouvernement a créé une cellule militaire pour lutter contre l'«agribashing»
Ce n'est pas un mais des agriculteurs, des associations, des syndicats... de l'agriculture paysanne et biologique qui s'insurgent, dans une tribune parue mercredi sur le site Reporterre, de la création d'une cellule militaire par le ministre de l'Intérieur et destinée à lutter contre l'«agribashing».
«De plus en plus, nos agriculteurs sont visés par des intimidations, des dégradations, des insultes. Des individus s'introduisent dans leurs exploitations agricoles et les bloquent. Ils font des films aux commentaires orduriers, avant de jeter les exploitants en pâture sur les réseaux sociaux. Parfois même, les intrus dégradent, cassent et volent», écrit Christophe Castaner dans un édito sur la page du site dédié à «la cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole Demeter». «Cette cellule est un signal fort envoyé aux agriculteurs : les forces de l'ordre se tiennent à leur côté et sont là pour les aider», poursuit‑il, détaillant au passage les chiffres des atteintes au milieu agricole.
«Cette fois, on aura compris : il s'agit de faire taire tous ceux qui mènent des "actions symboliques" contre le système de l'agriculture industrielle, dont la FNSEA est le principal soutien, écrivent notamment les signataires de la tribune. Qui mène "des actions symboliques" contre ce système ? Le mouvement des Coquelicots, qui réclame la fin des pesticides, soutenu par un million de citoyens. Les maires qui prennent des arrêtés contre ces poisons chimiques. Des dizaines de milliers de paysans qui ont déjà choisi l'agriculture biologique. Beaucoup d'autres, qui défendent le modèle de l'agriculture paysanne contre les projets délirants d'usines à vaches, à cochons ou à poulets, poursuivent‑ils. (...) Il ne fait aucun doute, à nos yeux, qu'une ligne a été franchie. La démocratie, ce n'est pas pactiser avec les lobbies dans le dos de la société.»
- Liste des signataires :
Valérie Murat, porte‑parole de l’association Alerte Aux Toxiques !
Pierre‑Michel Périnaud, président d’Alerte des médecins sur les pesticides
Sylvie Nony, secrétaire d’Alerte Pesticides Haute Gironde
Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre
Jean‑francois Lyphout, président de l’Aspro‑Pnpp
Pierrick De Ronne, président de Biocoop
Gwenola Kervingant, présidente de Bretagne Vivante
Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes de Canopée
Michel Besnard, du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest
Marie‑Lys Bibeyran, du Collectif Info Médoc Pesticides
Nicolas Girod, porte‑parole de la Confédération paysanne
Joël Spiroux de Vendômois, président du Criigen
Alain Bonnec, président d’Eau et rivières de Bretagne
Jean‑Luc Toullec, président de la Fédération Bretagne Nature Environnement
Guillaume Riou, président de la FNAB
Eric Feraille, président de FNE Aura
François Veillerette, directeur de Générations futures
Jean‑François Julliard, directeur de Greenpeace France
Arnaud Apoteker, délégué général de Justice Pesticides
Daniel Cueff, maire de Langouët (35)
Patrick Lespagnol, président du Mouvement de l’Agriculture Bio‑Dynamique
Eliane Anglaret, présidente de la fédération Nature & Progrès
Fabrice Nicolino, président de Nous voulons des coquelicots
Jean‑Yves Bohic, président de Ragster
Carole Le Bechec, présidente du Réseau Cohérence
Jean‑François Baudin, président du Réseau Amap Auvergne‑Rhône‑Alpes
Florent Mercier, co‑président du Réseau Semences Paysannes
Jacky Bonnemains, directeur de Robin des bois
Thierry Thévenin, porte‑parole du syndicat Simples
Gilles Lanio, président de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF)
Benjamin Sourice, co‑président de Combat Monsanto
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