Connaissez‑vous notre créateur de petits pots pour bébés, Boulette et Gros Lapin ! Le concept ? Confectionner des petits pots qui soient bio et éthiques, tout en assurant une sécurité alimentaire et diététique maximale. Interview avec Pascal, son créateur.
Racontez‑nous l’histoire de Boulette & Gros lapin
« Il n’y a pas si longtemps, nous habitions encore à Paris. Pour notre premier enfant, nous avons toujours cuisiné des petits pots maison. Les légumes venaient directement de chez le maraîcher, monsieur Rozé. Ayant la chance de vendre de la viande aux plus grands chefs, je rapportais à la maison du veau ou de l’agneau de superbe qualité et nous lui concoctions des petits plats plein de goût. Je me rappelle, c’est lorsque nous sommes partis en vacances que ce fut la cata. Notre bonhomme de 5 mois n’a presque rien mangé pendant une semaine, aucun petit pot du commerce ne passait. C’est à cette période que nous avons décidé qu’il fallait apporter aux bébés des petits pots avec de vrais ingrédients, ceux que l’on avait l’habitude d’acheter pour nous, des légumes frais, de la viande choisie et une cuisson qui apporte du goût.
Lorsque nous avons décidé de changer de vie et de nous installer dans l’Aveyron, nous avons eu la chance de trouver un agriculteur très ouvert. Il nous a loué des terres de suite exploitables en bio car elles n’avaient jamais connu d’engrais chimiques. Hélène, ma femme, a profité de ce changement pour passer un diplôme de diététicienne qu’elle doit finir cette année. De mon côté, en attendant que je puisse m’installer officiellement comme paysan (car les démarches sont très longues…), j’en ai profité pour valider les process de fabrication, les recettes et la réglementation. Heureusement que je m’occupais de la qualité et de la sécurité alimentaire dans mon ancien métier. Cette fois ci, c’est notre deuxième enfant qui a pu goûter tous les essais des futurs petits pots Boulette et Gros Lapin, donnant bien envie à tous ses copains de la crèche.
En juin 2017, c’est parti, première récolte de blette et d’orties sauvages. Excellent souvenir que de récolter enfin le fruit de deux années de travail ! En est sorti un produit phare que les bébés ont de suite plébiscité : le risotto de blette aux orties et Laguiole fermier.
Ensuite, les légumes ont poussé au gré des saisons : les courgettes, les haricots verts, les tomates anciennes, les petits navets boule d’or, les carottes toutes douces, plein de courges différentes… Et nous voilà déjà aujourd’hui au printemps, les dernières gelées sont en train de passer, je prépare les petits pots de cet été.
Un an écoulé pour Boulette et Gros Lapin mais déjà tant de parents qui nous revendiquent. Le vrai bonheur, je croyais que c’était de ramasser les blettes au petit matin pour aller les cuisiner, maintenant je pense que c’est de recevoir un message qui dit « ma fille ne mange que vos petits pots ou ceux que je prépare ». Cela donne l’impression que l’on a tout de même accompli quelque chose. »
Comment se passe une journée chez Boulette & Gros lapin ?
« Il y a vraiment deux saisons. Pendant la période de transformation, de juillet à novembre, il y a deux fabrications par semaine. Comme je ne travaille que les légumes frais, en général, l’avant veille je passe la journée à récolter et nettoyer les légumes les moins fragiles (pommes de terre, carotte). La veille de la fabrication je récolte les légumes que je veux le plus frais possibles : haricots verts, herbes aromatiques comme le pourpier, blettes. Le jour J, j’apporte le tout à l’atelier agro‑alimentaire et avec l’aide d’un technicien on coupe, prépare, cuisine, hache, mijote, empote et stérilise toute une recette.
En dehors de cette saison, je partage mon temps entre la préparation des sols (beaucoup de paillage pour éviter le travail mécanique), le commercial, la pose des étiquettes qui se fait à la main et la préparation des commandes. Je passe aussi du temps à me former, comprendre les erreurs que j’ai pu faire en maraîchage et anticiper celles que je vais faire. Paysan est un métier qui demande de longues années d’apprentissage. J’explore aussi de nouvelles techniques qui n’ont pas encore beaucoup de retour mais qui sont très prometteuses pour la vie et l’équilibre des sols. »
Vous êtes combien chez boulette & gros lapin ?
« Pas assez… Je suis le seul à plein temps. J’emploie un étudiant en travail saisonnier l’été et ma femme s’occupe de la diététique pour que chaque recette soit au plus près des besoins des enfants. »
Vos projets pour l’avenir ?
« Plein. Il y a tant de choses à faire au niveau agricole. Mais pour l’instant, ma réussite serait de pérenniser Boulette et Gros Lapin sans perdre l’ADN du projet : transparence, agriculture paysanne, partage. »
Quelques petits secrets à nous divulguer ?
« Mais qui sont Boulette et Gros Lapin? Non, non, ce ne sont pas nos surnoms, à moi et à ma femme, ce sont les surnoms de nos deux enfants, Jules et Anatole.
Un autre secret : pourquoi la carotte est elle si douce? Pour cela il faut venir nous voir ! »